Je suis du camp d’Alceste
Car l’ici-bas empeste
Le vice en tout s’insère
Et blesse mon cœur sincère
Je suis du camp d’Alceste
Et ne suis pas en reste
Pour maudire mon prochain
Et bichonner mes chiens
J’ai milité oui milité
Pour de nobles causes politiques
Mais Liberté Egalité
Fraternité sont filles publiques
J’ai bafoué oui bafoué
Ces grands principes pour mon parti
Finalement, trompé, floué,
J’ai renoncé je suis parti
Je suis du camp d’Alceste
Ce monde je le déteste
Comment aimer les hommes
Car ils aiment les pogroms
Je suis du camp d’Alceste
Et ne suis pas en reste
Pour maudire mon prochain
Et bichonner mes chiens
Oh j’ai couru oui j’ai couru
Après d’improbables chimères
Et chaque fois l’aurais-je cru
La tasse à boire me fut amère
J’ai poursuivi oui poursuivi
Quelque idéal quelque utopie
Mais ce que m’a appris la vie
C’est d’aimer… la misanthropie
Je suis du camp d’Alceste
Car retourner sa veste
J’l’ai vraiment vu trop faire
Le cynisme quel enfer
Je suis du camp d’Alceste
Et ne suis pas en reste
Pour maudire mon prochain
Et bichonner mes chiens
J’ai acheté oui acheté
Quatre chiens qui sont ma fierté
Il n’est aucune fausseté
Lorsque l’on vit à leur côté
Guerre ou sournois rapports de forces
Mensonge avec eux pas question
La fibre est sincère sous l’écorce
Ils sont ma famille mon bastion
Je suis du camp d’Alceste
Ne vois rien de céleste
Ici-bas sur la terre
Parmi mes congénères
Je suis du camp d’Alceste
Et ne suis pas en reste
Pour maudire mon prochain
Et bichonner mes chiens
J’ai essayé oui essayé
De partager d’belles amitiés
Mais elles se sont toutes enrayées
Ont achevé de m’faire les pieds
J’ai trébuché oui trébuché
De déceptions en trahisons
Alors j’ai dressé un bûcher
Pour y brûler mes illusions
La la la la la la...
J’ai recherché oui recherché
Ma moitié idéale, unique
Mais à présent j’aime à cracher
Sur les mensonges romantiques
Je suis passé oui suis passé
De corps en corps, de leurre en leurre,
Et sur mes vieux rêves fracassés
Tantôt je ris tantôt je pleure
Je suis du camp d’Alceste
Il n’est rien que n’infeste
L’envie la jalousie
Bien sûr l’hypocrisie
Je suis du camp d’Alceste
Et ne suis pas en reste
Pour maudire mon prochain
Et bichonner mes chiens
J’ai bourlingué oui bourlingué
Pour œuvrer dans l’humanitaire
Mais c’est vraiment à se flinguer
Quand on sillonne trop la terre
J’ai assisté oui assisté
A des peuples génocidés
Et face à tant d’atrocités
J’ai acheté des canidés
