On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin
Partir complices
En amoureux jusqu’en Galice
Parmi buissons qui bruissent
Et gravillons qui crissent
Est un grisant délice
Du réveil en Velay
Au sommeil en Pyrénées
On marche, on marche, on aime, on vit
Du matin gris de l’Aubrac
Au grand soleil de Saint-Jacques,
On marche, on marche, on aime, on vit.
Qu’on te dise sage ou fou
Va léger au rendez-vous
Marche, pèlerin, marche :
A chacun son patriarche !
De ces châteaux sans âge
A ces forêts sans visage,
De village en village,
On l’a fait le voyage
On apprend d’aujourd’hui, d’hier et de demain
A poser autrement ses yeux sur son chemin.
Le sentier, parfois rude, abat les certitudes.
L’effort sait bousculer la routine et l’habitude.
On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin
Splendeur de la bruyère,
Du causse et sa poussière :
Nul besoin de prière
Lorsque, le cœur sincère,
L’on marche sur la pierre
La durée se dérobe
A chaque nouvelle aube
On marche, on marche, on aime, on vit
Du la fureur de l’Autan
Au frimas du Gévaudan.
On marche, on marche, on aime on vit.
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On fait face aux chagrins
Nichés au creux des chemins
Par les vents assassins
Et le temps spadassin
De la burle d’Ardèche
A l’hégoa si revêche
A travers le Larzac
Nous portons notre sac
On apprend d’aujourd’hui, d’hier et de demain
A contrer tracas et soucis semés matin
Le parcours vaut bien mieux que le bout du chemin
Le présent bien vécu vaut bien mieux que le destin
On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin
On s’est aimés si fort
Que l’on est un encore
Et oubliant l’effort,
La fatigue du corps,
On rend heureux le sort.
Arrivent les enfants
Et défilent les ans
On marche, on marche, on aime, on vit
Nos regards qui se constellent
Du Puy jusqu’à Compostelle
On marche, on marche, on aime, on vit.
Je vois qui s’est posée
Sur la tige la rosée
Les moutons dans les drailles
Toi au cœur de la rocaille
Des vallons sans mirages
Aux vifs oiseaux de passage,
De rivage en rivage,
On l’a fait ce voyage.
On apprend d’aujourd’hui, d’hier et de demain
Et l’on s‘émerveille à chaque petit matin
D’entendre et voir œuvrer l’abeille dans le thym,
De tous deux respirer l’odeur du frais romarin
On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin
On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Et ma main dans ta main
Et mon pas dans le tien
On poursuit le chemin