Le chemin de
Saint-Jacques

Chanson de Philippe Mazière
et Jean-François Le Van

On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin

Partir complices
En amoureux jusqu’en Galice
Parmi buissons qui bruissent
Et gravillons qui crissent
Est un grisant délice

Du réveil en Velay
Au sommeil en Pyrénées
On marche, on marche, on aime, on vit

Du matin gris de l’Aubrac
Au grand soleil de Saint-Jacques,
On marche, on marche, on aime, on vit.

Qu’on te dise sage ou fou
Va léger au rendez-vous
Marche, pèlerin, marche :
A chacun son patriarche !

De ces châteaux sans âge
A ces forêts sans visage,
De village en village,
On l’a fait le voyage

On apprend d’aujourd’hui, d’hier et de demain
A poser autrement ses yeux sur son chemin.
Le sentier, parfois rude, abat les certitudes.
L’effort sait bousculer la routine et l’habitude.

On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin

Splendeur de la bruyère,
Du causse et sa poussière :
Nul besoin de prière
Lorsque, le cœur sincère,
L’on marche sur la pierre

La durée se dérobe
A chaque nouvelle aube
On marche, on marche, on aime, on vit

Du la fureur de l’Autan
Au frimas du Gévaudan.
On marche, on marche, on aime on vit.


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On fait face aux chagrins
Nichés au creux des chemins
Par les vents assassins
Et le temps spadassin

De la burle d’Ardèche
A l’hégoa si revêche
A travers le Larzac
Nous portons notre sac

On apprend d’aujourd’hui, d’hier et de demain
A contrer tracas et soucis semés matin
Le parcours vaut bien mieux que le bout du chemin
Le présent bien vécu vaut bien mieux que le destin

On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin

On s’est aimés si fort
Que l’on est un encore
Et oubliant l’effort,
La fatigue du corps,
On rend heureux le sort.

Arrivent les enfants
Et défilent les ans
On marche, on marche, on aime, on vit

Nos regards qui se constellent
Du Puy jusqu’à Compostelle
On marche, on marche, on aime, on vit.

Je vois qui s’est posée
Sur la tige la rosée
Les moutons dans les drailles
Toi au cœur de la rocaille

Des vallons sans mirages
Aux vifs oiseaux de passage,
De rivage en rivage,
On l’a fait ce voyage.

On apprend d’aujourd’hui, d’hier et de demain
Et l’on s‘émerveille à chaque petit matin
D’entendre et voir œuvrer l’abeille dans le thym,
De tous deux respirer l’odeur du frais romarin

On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Mais ta main dans ma main
Et ton pas dans le mien
On l’a fait le chemin

On ne savait rien
Du jour ni du lendemain
Et ma main dans ta main
Et mon pas dans le tien
On poursuit le chemin