C’est sûr entre « taiseux »
On s’parle surtout des yeux
Je l’ai regretté
J’aurais aimé papa
Qu’au gré de nos repas
On puisse papoter
Mais bien plus qu’on ne pense
En dépit du silence
Tu guides mes pas
Ton souvenir m’obsède
Et dans les coups durs m’aide
T’es en moi papa
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Ciel encore serti d’or
Je me rappelle l’aurore
Où tu m’as cherché
Ce matin-là papa
J’ai partagé ton pas
Pour partir pêcher
C’que j’en fus fier, papa,
De porter tes appâts
Tandis que maman
Et mes frangins encore
Somnolaient dans l’aurore
J’étais dev’nu grand
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Tu fus homme de combat
Et aux bruyants débats
Préféras l’action
Toujours intègre et droit
Combattant ceux qui broient
Toujours en faction
C’est qu’la faim, la misère
Tu les connus naguère
Aux temps de l’enfance
Et par toi je ressens
La vue des pleurs, du sang
Comme des offenses
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Une odeur de cuir
Et je sens mon cœur s’enfuir
Jusqu’à toi papa
Qui jadis n’hésita pas
Chaque soir à vêtir
Ta vieille canadienne en cuir
Pour sous la pluie
Braver la nuit
Une odeur de cuir
Et j’sens mon âme qui chavire
Je te vois papa
Dans l’froid qui fais les cent pas
Tu montes la garde
Mêlé à tes Camarades
Pour que brillent haut
Vos idéaux
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Des étangs brumeux
Et les pleurs font de mes yeux
Deux profonds étangs
Pour mieux plonger dans le temps
Je revois tes mains
Qui serraient mes petits poings
Je me revois
Lové en toi
Des étangs brumeux
Qui miraient le cours des cieux
Des étangs brumeux
D’vant lesquels on était deux
Et nous assistions
Attendant qu’vienne le poisson
Au l’ver du jour
Doigts un peu gourds
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Un chant engagé
Et je sens se propager
Des frissons en moi
Et l’affirmation d’un choix
Celui de te suivre
D’être de ceux qui s’enivrent
De liberté
Et d’équité
Un chant engagé
Et je souhaite partager
Au nom d’idéaux
Ma petite part de fardeau
Prendre ta relève
Pour concrétiser nos rêves
De lendemains
Vraiment humains
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