Un p’tit bout d’chemin avec toi
Tous deux toucher du bout des doigts
La peau douce et fragile
De ces vieilles promesses de bonheur
Qu’enfant l’on empile
Et puis qui se meurent
Un p’tit bout d’chemin avec toi
Pour offrir à nos rêves un toit
Car l’on a beau savoir
Qu’ici-bas il n’est rien d’idéal
Je n’ai qu’à te voir
Et ma vie s’emballe
Je t’aime à douter
Que ce que l’on vit soit bien réel
Et j’oublie à tes côtés
Que nous sommes simples mortels
C’est comme emporté
A bord d’un vif et bondissant manège
Que je vais hanté
Vole et m’allège
Je t’aime à goûter
Avec faim aux joies de l’existence
Et sans m’arrêter
D’aller je vois se réduire la distance
Qui nous coupe encore
Du port où nous attendent assoupies
Teintées d’or
Nos utopies
II
Je t’aime à renoncer
Au cynisme où tu m’as trouvé
Et je t’aime à prononcer
Ton nom sans cesse, à le graver
Je veux par lui
Signer chaque jour du bonheur d’exister
C’est par toi que luit
Toute ma gaîté
Je t’aime à semoncer
La nuit quand elle vient m’inquiéter
Je t’aime à chasser
Les noires idées qui voudraient s’incruster
Car quoique imparfait
Par toi le monde à présent me ravit
Tu m’as fait
Aimer la vie