On crève tous de l’air que l’on respire ;
Ciels et vents deviennent des vampires ;
Et c’est pas rassurant de se dire
Qu’on n’en est qu’au début du pire !
Tabac, fumées, plein l’pif et la tronche ;
Mouroirs qui de catarrheux se jonchent ;
Cancers d’concert qui nous bouffent les bronches ;
Ça râle, ça tousse, personne ne bronche !
On jure qu’on surveillera les usines
Pour occire les excès de dioxine,
Mais on tergiverse et vaticine,
On s’en remet à la médecine !
Tout d’abord, trémolos, bel unisson,
Puis, accords pipés, on noie les poissons ;
Quitte à vivre ensuite dans des caissons,
On fait l’autruche, le hérisson !
Pourtant pourtant...
Pourtant pourtant
Viendra le temps
Où cette farce cessera
Pourtant pourtant
Viendra le temps
Où la terre sautera
Il est très loin le temps de la hâche :
Bonjour, gaz, virus et bombes H !
Qu’un groupuscule, qu’un pays se fâche
Et sans tarder, boum ! ça fait splash !
On fabrique injustice et misère,
On crée des rancoeurs qui s’exaspèrent,
L’terrorisme y trouve sa meilleure terre :
Le crime s’y cultive mieux qu’en serre !
Il est si juteux l’marché des armes
Qu’on s’fout bien d’faire des vallées de larmes.
Les semeurs de mort et de vacarme
S ‘arrogent même l’rôle du gendarme !
Vive la recherche militaire !
Le port d’arme ouvert aux pré-pubères !
Ça douille, la douille et le cimeterre,
L’atome qui creuse des cratères !