On s’éprend, on se taille,
Saison des feux d’paille.
Sexes qui bâillent, qui s’assaillent,
Saison des semailles.
Accordailles, épousailles,
C’est la saison des tenailles :
L’amour, c’est rien qu’une suite de « aïe ».
Le cœur sur la rocaille,
On sent que tout s’écaille.
Ça s’chamaille et ça braille,
Mitraille et cotte de maille.
La mort dans l’fond des entrailles,
On s’entoure de murailles.
L’amour, c’est rien qu’une suite de « aïe ».
Mais moi avec toi,
Faut pas qu’on pense à ça,
Car toi avec moi,
Ça s’passera pas comme ça :
Tous deux relevons fous le défi
De n’pas briser ce que le bon Dieu fit
Oui moi avec toi,
Faut qu’on oublie tout ça,
Car toi avec moi
On échappera à ça :
Tous deux osons faire le pari
D’être fidèles amants sans être aigris.
Dès le sein, au bercail,
On est posé sur des rails.
On les suit vaille que vaille ;
On dort on bouffe on travaille.
De sérail en sérail,
On fait un parcours sans faille :
La vie, c’est rien qu’une suite de « aïe »
On s’écorche aux broussailles,
On avance beuglant comme du bétail.
Pas question qu’on défaille
On court droit duraille où faut qu’on aille.
Et lorsqu’enfin tout déraille,
Arrivent les funérailles :
La vie, c’est rien qu’une suite de « aïe »
Oui mais moi, oui mais toi,
Non ! on n’est pas forcés d’subir tout ça.
Mieux s’arme celui qui sait quel est son ennemi.
Oui mais toi, oui mais moi,
Non ! nous sommes deux, nous enverrons dinguer tout ça:
Vivons à deux autrement que comme fourmis.